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RICHE, UNE ESPECE EN VOIE DE DISPARITION EN FRANCE 

 
Charles DEREEPER

Auteur, Trader, éditeur

Edouard Valys Ed

www.edouardvalys.com

 

 
A l’école il y a quelques années, les professeurs d’économie m’ont appris un petit truc : quand on baisse les taux d’intérêts, la croissance économique repart, ainsi que l’inflation… Et un deuxième : quand il y a trop d’inflation, on remonte le niveau des taux d’intérêts pour calmer le jeu. C’est d’ailleurs le remède qui a été employé avec succès aux Etats-Unis au début des années 80 par la Fed. Seulement, c’était il y a 30 ans. Depuis, les professeurs ont dû changer de manuels économiques… parce qu’aujourd’hui, on ne dit plus : les prix montent à cause de la faiblesse des taux d’intérêts, mais, LES PRIX ONT EXPLOSE AVEC LA CREATION DE L’EURO. Je constate que le bourrage de crâne des politiciens et des médias (en particulier des journaux télévisés) ont eu raison de la vieille théorie économique, car dans la tête des français, les sondages sont sans appel : l’EURO est coupable à 100% et prend perpète sans possibilité d’appel, question inflation...

Il y a juste un détail qui devrait tout de même interpeller nos neurones économiques averties (nous sommes en effet sur AbcBourse.com, entre passionnés de la Bourse, donc un minimum au parfum de la chose économique, si on se compare à l’ensemble de la France) : les anglais sont également confrontés à une explosion des prix, pratiquement identique si ce n’est encore plus forte que la nôtre.

Je ne voudrais pas faire mon inspecteur Columbo dans la démonstration, mais nous savons tous que les anglais ont refusé d’adopter l’Euro et ont conservé leur devise historique, le British Pound. En conséquence de quoi, si réellement, l’arrivée de l’Euro était la véritable cause de l’inflation en France, alors, l’Angleterre ne devrait pas être concernée par le phénomène. Si elle l’est, c’est que la vieille théorie économique qui proclame qu’une abondance de liquidités à l’aide de taux d’intérêts bas, provoque croissance et inflation, reste encore juste et que l’euro sert donc de bouc émissaire !

Mais rentrons dans le vif du sujet où cela fait vraiment mal… Je trouve que les administrations occidentales et japonaises ont une drôle de manière de calculer l’inflation. En effet, les modes de calcul prennent en compte de nombreux produits à caractère informatique qui sont en déflation assez forte actuellement, pour deux raisons : la première est la hausse de l’euro ou du yen contre le dollar et la deuxième est structurelle, chacun ayant pu constater que les prix des ordinateurs, appareils photos et autres jouets technologiques baissaient à long terme.

C’est du simple bon sens : on ne mange pas de SMS chaque jour, on ne couche pas sous son ordinateur et on ne se déplace pas avec son appareil photo. Si on fait abstraction de tous ces produits, le coût de la vie de tous les jours a explosé. La viande, le pain, les yaourts, les fruits et légumes, l’intervention d’un artisan, le cinéma, la Poste, l’essence, les taxes locales et surtout, le principal, le logement… arrêtons ici la longue liste… tous ces postes de dépenses quotidiennes sont en très forte hausse, largement au-delà de l’inflation officielle.

Je ne nie pas que certains en ont profité au moment précis du passage à l’euro, mais je trouve un brin réductrice l’idée que les prix dérapent depuis cinq ans uniquement parce que nous n’avons plus aucun repère. Il y a peut être quelques limites à notre supposée bêtise…

Le pouvoir politique japonais a prouvé l’été 2006 qu’il était prêt à recalculer son taux d’inflation en le maquillant afin de faire disparaître les pressions inflationnistes dues au taux zéro (il a été retiré 48 produits et services du panier moyen des ménages japonais qui avaient trop augmenté et rajouté à la place 35 produits à hausse de prix modérée…). Le gouverneur de la banque centrale du Japon en a été pour ses frais et n’a pu enclencher la hausse des taux d’intérêts qu’il souhaitait. Il a extirpé à ses politiciens seulement 0,5% de taux directeurs en dix mois. Je ne vois pas pourquoi les pouvoirs politiques occidentaux se priveraient de faire la même chose au niveau des recalcules et du maquillage... surtout quand on connaît les enjeux financiers des budgets des Etats et leur niveau de dettes !

Seulement, toute cette petite guéguerre économique des élites (qui feraient peut être mieux de réduire ou rêvons un peu, de supprimer les déficits budgétaires afin d’éviter toutes ces acrobaties !) a tout de même un énorme impact sur la vie de Monsieur Tout le Monde. En effet, lorsque le coût de la vie quotidienne augmente beaucoup plus vite que celui du taux d’inflation officiel de la France, les conséquences ne sont pas toujours agréables.

En fait, je suis même stupéfait que les français ne soient pas plus en colère que cela. Comprennent-ils vraiment le mécanisme qui les pénalise ?

Par exemple : implicitement, avec la situation en cours depuis cinq ans, tous les salariés et retraités se font plomber comme des débutants. Et ils semblent manifestement ne pas bien s’en rendre compte… En effet, la progression de leur rémunération est indexée sur l’inflation officielle. Du coup, plus le temps passe et moins ils ont de pouvoir d’achat pour la vie courante. C’est mathématique ! A moins de gratter une augmentation de 4 ou 5% par an à son patron, il y a baisse de la rémunération réelle de son travail.

Ensuite, passons aux épargnants. Tous ceux qui ont une aversion aux risques et préfèrent placer leur argent dans des produits sans risque, en monétaire, se font également plomber, car la rémunération de leur capital est reliée au niveau d’inflation officiel qui génère une politique monétaire en conséquence. Or, nous l’avons vu, la hausse des prix officielle est en décalage de plus en plus avec l’inflation réelle de la vie de tous les jours. Gagner 2,5 ou 3% par an (en intégrant la fiscalité des placements) alors que l’inflation de la vie courante est proche de 4,5 ou 5%, c’est en réalité perdre 2% de ses avoirs.

En maintenant des taux d’intérêts artificiellement bas, les liquidités abondent et l’inflation se développe. Lieux de prédilection ? Les marchés financiers (matières premières et actions) et surtout, l’immobilier. Pour information, le niveau de pouvoir d’achat immobilier des français n’a jamais été aussi bas depuis la première guerre mondiale. Je vous invite à consulter les statistiques de l’Insee. Jamais depuis pratiquement un siècle, il nous a coûté aussi cher de nous loger en valeur relative et constante dans le temps. Vous aurez d’ailleurs tous remarqué que l’arrivée de l’euro n’est jamais invoquée pour expliquer l’envolée de l’immobilier… cette inflation là a comme bouc émissaire les agents immobiliers, les banques et que sais je encore ! Et vous aurez aussi noté que les classes aisées et les décideurs sont les premiers bénéficiaires de l’inflation sur les marchés financiers et l’immobilier, la part de leurs revenus pour financer la vie courante étant marginale, le solde étant souvent investi dans ces produits !

Je ne suis pas particulièrement à gauche, voire même plutôt capitaliste dans l’âme, et je ne veux surtout pas tomber dans le discours manichéen des gentils pauvres et des méchants riches dominants et exploiteurs… mais j’avoue rester perplexe devant ce système économique et ces politiciens qui appauvrissent jour après jour depuis quelques années, de manière totalement insidieuse et silencieuse, la grande masse des classes moyennes et défavorisées qui à la base, ne méritent pas un tel traitement ! Quel drôle d’objectif un brin destructeur poursuivi par nos élites qui se cachent derrière ce pauvre euro, bien plus innocent qu’il en a l’air…

Je ne pourrai finir sans souligner l’énorme avancée qu’on fait l’Angleterre et la France sur ce sujet, en créant au début de l’année 2007, où on peut mesurer son propre niveau d’inflation en fonction de ses consommations personnelles. A user et à abuser, surtout si vous voulez négocier une augmentation

 

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