Le dollar index (indice représentant l’évolution du dollar contre un panier de devises) a touché un plus bas historique. Deux courants s’affrontent désormais.
Le premier pense qu’il va y avoir un vrai rebond sur ces niveaux. L’économie US est toujours en croissance. L’emploi est positif (un miracle statistique ou un simple mirage manipulatoire… ?), la consommation tient et surtout, les exportations sont en plein boom !
Le deuxième est nettement plus noir : la FED (la banque centrale américaine) est condamnée à baisser ses taux d’intérêts début 2008, au moment où l’arrivée à terme des prêts subprimes (et le début de l’effet cliquet où les taux sont ajustés sur ceux du marché) va se faire sentir pour des millions d’américains. Si elle ne baisse pas ses taux, les faillites et les saisies immobilières vont augmenter mécaniquement. De nombreux traders sont donc persuadés que la FED va craquer sous la pression crescendo du carnage financier. Si tel est le cas, les conséquences seront grandes.
En effet, la BCE (la Banque Centrale Européenne) en face souhaite remonter ses taux pour lutter contre la résurrection de l’inflation, fondée sur la hausse des matières premières. Ne pouvant pas le faire, sous risque de déclencher une crise monétaire d’une grande ampleur, il est fort probable qu’elle adopte le statut quo.
Taux d’intérêts stables en Europe et baisse aux USA signifie que le différentiel de taux sur la parité Euro / dollar va s’inverser au profit de l’Euro. Dès lors, la poursuite de la baisse du dollar paraît inexorable et implacable. Perte de confiance, crise financière et incitation en terme de rémunération ne peuvent raisonnablement pas déboucher sur une hausse du dollar… à moins que l’administration américaine parvienne à convaincre avec un subterfuge des investisseurs de moins en moins crédules…
Cette descente aux enfers a pour conséquence que les Etats-Unis, gros consommateurs de capitaux internationaux vont rencontrer de plus en plus de difficultés pour attirer les liquidités à eux. Le seul moyen possible a priori va consister à payer plus cher l’argent. Concrètement, les taux d’intérêts à long terme sont pratiquement condamnés à remonter ! Idem du côté de l’inflation qui risque de s’emballer avec la faiblesse du dollar. Les hausses de l’or et du pétrole seront loin d’être finies dans cette configuration…
Implicitement, les américains jouent gros en 2008. Il risque de perdre le contrôle total de la situation qui leur permet depuis plusieurs décennies de se financer avec une très grande facilité ! Si le dollar et les taux US sont lâchés pour sauvegarder les emprunteurs dans l’immobilier, l’issue finale sera l’arrivée d’une récession. Certains parlent de 2009 pour les débuts des hostilités…
Quand à l’objectif de chute sur le dollar, la question est très simple : à partir de quand le discount offert par la devise donnera envie de nouveau aux européens d’acheter des immeubles, des usines, des sociétés en zone dollar, malgré le risque de dévaluation de ces actifs ?